Rencontre de deux belles italiennes !

Lorsqu’une invitée de marque, italienne, vient en Tunisie afin d’y prendre des vacances, il faut savoir la recevoir. Rendez-vous est donc pris à l’hotel Africa Jade de Korba.
Afin de lui éviter le choc d’un dépaysement total, sa demi-sœur de Modène l’attendait avec toute l’équipe de Tunisian Cars accompagnée du talentueux vidéaste Firas Al Rahali, de façon à ne rien manquer de cette rencontre.
Maintenant venons-en aux faits.

Que se passe-t-il lorsque vous confiez une voiture de sport qui sert déjà de référence dans sa catégorie, à un certain Michael Schumacher ?
Le résultat est tout simplement, une voiture de course, assez civilisée pour être homologuée sur route. Sortie en 2007, la Ferrari 430 Scuderia était capable de tourner sur circuit aussi vite qu’une Ferrai Enzo, Supercar de l’époque à la pointe de la technologie. Pour en arriver à ce résultat, il fallut enlever de la F430 tout ce qui était superflu. Autoradio, tapisserie, panneaux de portes sont passés à la trappe. Et remplacer beaucoup d’éléments par d’autres en carbone, comme les rétroviseurs, des éléments de la console centrale, le volant et les sièges pour ne citer que ceux-là. Ce régime drastique, lui a permis de perdre 100 Kgs sur la balance et faire passer son poids à 1350 Kgs. Comme le disait si bien Sir Colin Chapman « Light is right » quand il s’agit de performances.
L’allègement n’étant pas le seul moyen de gagner en efficacité, pour faire grimper la puissance du V8 atmosphérique de 4L3 de 490 chevaux équipant la F430, les équipes de Maranello, ont dû retravailler l’admission et la sortie des gaz en plus d’avoir installé de nouveaux pistons ayant permis de gagner en compression. 20 chevaux ont ainsi pu se joindre à la cavalerie rampante.
La boite à vitesse a elle aussi évolué par rapport à celle de la F430. La boite F1 Superfast 2, toujours dotée d’un simple embrayage, équipant la Scuderia permet maintenant de passer les vitesses en 60 ms au lieu des 150 ms de la génération précédente.
Concernant la tenue de route, la Scuderia adopte le différentiel électronique E-Diff de la F430 et le contrôle de traction et de stabilité F1-Trac de la Ferrari 599 GTB Fiorano. Le freinage n’est quant à lui pas en reste, puisque des freins Ceramique-carbone particulièrement efficaces ont été montés. Le Manettino, invention ayant fait son apparition sur la F430, permet de commander les différents modes de conduite directement depuis le volant. Ainsi on peut opter pour le comportement qu’on souhaiterait que la Scuderia adopte en choisissant parmi les différents modes Wet, Sport, Race, CT off jusqu’au mode CST off (désactivant toute aide électronique) pour les plus courageux.

L’aérodynamique fut aussi retravaillée. Des nasaux plus grands et plus anguleux et un becquet arrière plus prononcé firent leur apparition pour un meilleur appui et un meilleur écoulement de l’air.
L’exemplaire que nous avons eu la chance de découvrir, est bien sur dotée de toute la technologie citée plus haut mais se distingue par quelques autres options. En effet, notre « Scud » est équipée des fameuses jantes dorées dont la couleur est reprise aux Ferrari de course des années 60. Un arceau particulièrement demandé des collectionneurs est présent ainsi que deux bandes peintes (ce ne sont pas des stickers) sur la carrosserie, option coutant 6758 euros à l’époque.
D’autres détails font de cette Ferrari, une pièce rare, comme les poignées de porte et la trappe d’essence en carbone.
Vint le moment de réveiller la bête ! Contact, Engine start et le V8 de la 430 Scuderia rugit. Le propriétaire lui a permis quelques envolées lyriques au-delà de 3000 Tr/min grâce à un système de clapet à l’échappement.

Le fait d’avoir regroupé en une seule photo la Scuderia et la Maserati 4200 GS n’est pas si anodin.
Il va de soi, de dire, que les vocations des deux voitures sont à l’opposé l’une de l’autre. L’une est une voiture de course assagie pour la route et l’autre est une voiture de grand tourisme permettant une utilisation quotidienne dans plus grand des conforts. Les sièges sont très confortables, le cuir recouvre toute la planche de bord, les panneaux de portes et les sièges alors que la tapisserie ici est bien présente. Ce n’est donc pas de ce côté-là qu’il faut chercher le rapprochement.
La réponse est ailleurs. Elle est sous le capot. En effet, aussi étonnant que cela puisse paraitre, les deux voitures sont mues par le même moteur, le F136, à quelques différences près. Le vilebrequin à plans croisés, les côtes différentes sont autant d’éléments qui font du moteur de la 4200 GS, un moteur au caractère unique. Ne développant « que » 400 chevaux sur la 4200 GS, il la dote d’une très grande souplesse.
La 4200 GS, dessinée par Giugiaro, est une évolution de la Maserati Coupé qui elle-même est une évolution de la sublime Maserati 3200 GT avec son moteur 3.2L Turbo et ses feux Boomerang, malheureusement abandonnés sur les versions ultérieures à cause des règles d’homologation aux Etats Unis. La 3200 fut la première Maserati développée sous l’air Fiat-Ferrari.

Affichant moins de 40 000 kms au compteur, notre 4200 GS, est particulièrement bien conservée pour une voiture se trouvant dans un pays qui ne compte aucune représentation Maserati. Dotée, de la boîte Cambiocorsa à 6 rapports, boîte mécanique à commande robotisée et commandée depuis le volant avec deux palettes situées juste derrière le volant, elle n’est pas en reste côté sensation.
Un mode tout automatique est également possible. Un petit levier situé sur la console centrale permet d’actionner la marche arrière.
Pour avoir eu l’occasion d’en prendre le volant, je peux témoigner de son extrême souplesse à bas régime. Au ralenti, elle fait autant de bruit, que n’importe quelle berline de série. C’est en appuyant sur le mode Sport et en mettant les gaz, que le V8 nous fait profiter de ses vocalises.
Au volant de la Maserati, nous sortîmes de l’hôtel, derrière la 430 Scuderia, pour un tour d’exhibition autour de la résidence, permettant de vous faire profiter de leur beauté, à travers une vidéo qui vous sera bientôt dévoilée

Quelques chiffres:
Maserati 4200 Gran Sport 2004-
Type du moteur V8 à 90°
Disposition Longitudinal avant
Distribution 2 doubles arbres à cames en tête
Nombre de soupapes 4 par cylindre
Cylindrée 4244 cc
Puissance 400 chevaux à 7000 tr/min
Vitesse max 285 km/h – 0 à 100 km/h 5.5 sec
Ferrari 430 Scuderia 2007-
Type du moteur V8 à 90°
Disposition Longitudinal central arrière
Distribution 2 doubles arbres à cames en tête
Nombre de soupapes 4 par cylindre
Cylindrée 4308 cc
Puissance 510 chevaux à 8500 tr/min
Vitesse max 320 km/h – 0 à 100 km/h 3.5 sec